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DEUXIEME ETAPE MINI TRANSAT – version longue

LE DEPART : MUY TRANQUILO

Nous sommes partis de Santa Cruz de La Palma le 29 octobre 2021 pour la deuxième étape qui nous mènera jusqu’en Guadeloupe. Le matin du départ, l’ambiance sur le ponton est super agréable. Nous sommes certainement stressés intérieurement, chacun à des niveaux différents, mais tout le monde a le sourire. Nous y sommes, on se dit au revoir, on se fait des grandes accolades, on se souhaite bonne chance, la phrase qui revient souvent c’est : « et surtout, fais toi plaisir ! ». On en profite parce qu’on sait que cette étape va être longue, qu’on n’aura que très peu de contact pendant plus de deux semaines. De mon côté, je me sens bien moins tendue qu’au départ de la première étape. Moins de monde et une météo plus clémente annoncée. Pas de front froid à passer cette fois. D’ailleurs, la météo est un peu particulière. Il y a ce qu’on appelle une panne d’alizés… Les alizés sont les vents portants présents à cette saison qui permettent habituellement de partir directement vers les Antilles en ne faisant que du spi.  Cette année, ils se font un peu attendre à cette latitude. Il va falloir que l’on descende d’abord vers le sud pour aller chercher les alizés profonds. La difficulté pour nous va être de décider jusqu’à quel point on descend vers le sud avant de mettre le clignotant à droite pour aller vers l’ouest.

Départ deuxième étape Mini Transat 2021

Une fois passée la ligne de départ, je suis remplie d’émotions ! Tous les minis avec la gigantesque Ile de La Palma en arrière-plan. C’est juste fou ! On y est, on part traverser l’Atlantique, en solo sur nos petits bateaux. Le premier coucher de soleil est incroyable, je suis tellement heureuse d’être là. Je me sens de nouveau bien sur mon bateau. Première marque de parcours : laisser l’île El Hierro à tribord. Attention, il ne faut pas se faire prendre dans les dévents de Tenerife et la Gomera. Je commence à faire des empannages en longeant El Hierro dans la nuit. C’est trop chouette cette bataille d’empannages, c’est vraiment la régate.

Extrait du journal de bord // JOUR 2 – 30 novembre 2021

« 05H26 TU – Difficile de faire des siestes de plus de 10 minutes car beaucoup de risques de collision, failli me cogner avec Jean-Phi ! » (Jean-Phi = Jean Marre)

LES PREMIERS JOURS : SUD, SUD, SUD

Le matin du 30 octobre, on laisse El Hierro et l’archipel des Canaries derrière nous. On ne reverra plus de terres avant un petit moment. Les bateaux les plus rapides s’échappent par devant et la flotte commence à s’étaler. Certains bateaux vont déjà vers l’ouest, d’autres plutôt au sud. Pas facile de faire son choix. Avec le Pôle Mini 6.50 de La Rochelle, on a préparé notre route avec le célèbre Jean-Yves Bernot mais nous n’avons pas tous les mêmes bateaux. Les minis plus récents à étraves rondes peuvent aller très vite lorsqu’il y a plus de vent et donc se permettre de rallonger un peu leur route pour regagner plus tard. Pour ma part, mon Pogo 2 est plutôt efficace dans le vent faible… mais il lui faut quand même du vent. Donc je descends dans le sud tout en me décalant petit à petit vers l’ouest quand même. Je me dis que j’investis dans le sud, que mon classement n’est pas top mais que je me rattraperais quand j’aurais plus de vent.

Prise de notes météo

Je dois maintenant m’atteler à faire ma stratégie seule et sans assistance. Pour cela, on reçoit un bulletin météo chaque jour à 15H TU via notre radio BLU. C’est le moment important de la journée, il ne vaut mieux pas le louper. Denis, Annabelle et Christiand Dumard enregistrent chaque matin ce bulletin et nous le diffusent. Ma BLU m’a lâchée le deuxième jour, heureusement que j’en avais une de spare ! merci Marie. La qualité audio n’est pas toujours au top, j’enregistre avec un dictaphone filaire et j’ai les écouteurs sur les oreilles. Je suis parfois obligée de réécouter plusieurs fois une phrase pour être sûre de bien noter. On nous donne donc la situation météo générale sur l’Atlantique Nord, la position des divers anticyclones et dépressions, dorsales et talwegs. Ensuite la prévision de vent, de pression, d’état de mer par zones. A partir de ça, on fait notre analyse personnelle et on décide par où se diriger.

Extrait du journal de bord // JOUR 5 – 02 novembre 2021

« 19H28 TU – Prochain point à 160 mn au 219°, ce point permet d’aller tranquillement vers le sud-ouest jusqu’aux prochaines prévi. L’objectif est de passer au sud du talweg puis d’aller chercher les alizés profonds. »

LE DEBUT DES PETITES GALERES : ON SE MET DANS LE BAIN

Depuis le 3ème jour de course, les informations de direction et force du vent, disparaissent parfois de l’écran et font buguer le pilote automatique… je commence à checker toutes les connexions. Je me dis que je vais trouver le problème mais en attendant, je ne m’inquiète pas trop.

Petite explication pour mieux comprendre la suite : on ne peut pas avancer vite avec le vent complètement à l’arrière du bateau, c’est pourquoi on fait des bords de portant tantôt avec le vent sur tribord, tantôt sur bâbord. La manœuvre consistant à passer d’un bord à l’autre est l’empannage.

La nuit du mardi 2 ou mercredi 3/11, alors que je navigue bord à bord avec ma copine Camille, je décide d’empanner. Il y a entre 15 et 20 nœuds dans mes souvenirs. J’ai oublié de ré-hisser le solent… Au moment où le spi commence à passer de l’autre côté, il s’enroule autour de l’étai (câble qui tient le mât à l’avant) et autour de la drisse de solent. Je tente de réempanner dans l’autre sens pour défaire les premiers tours mais ça empire mon problème. Je tire sur les cordages mais ça empire encore… ça devient un énorme sac de nœuds. C’est un truc qui arrive mais il n’empêche que c’est vraiment la galère. Je préviens Camille que j’ai fait une « cocotte », que je n’arrive pas à la défaire. Elle m’encourage puis très vite, je ne la vois plus à l’AIS. Je me sens bien seule au milieu de la nuit avec mon spi emmêlé. A ce moment, mon aérien ne marche plus du tout, je ne peux plus utiliser que le mode compas du pilote automatique, c’est-à-dire que le bateau ne se dirige pas par rapport au vent mais par rapport à une direction que je lui donne. Je mets le bateau au vent arrière, et je me lance dans le chantier « démêlage de spi ». L’opération m’a pris environ 5 heures mais j’ai réussi sans rien abîmer et ne pas tomber à l’eau. Le jour s’est levé et la chaleur avec. Je suis en nage, j’ai très soif et faim. Je n’ai pas dormi de la nuit, je ne suis plus très lucide je crois. Je vais me changer et tombe en pleurs, je n’en peux plus et je sais que j’ai dû prendre un retard énorme sur la flotte. Décidant que je ne veux pas accumuler les problèmes, je décide que c’est le moment de m’occuper de mon aérien défectueux (l’appareil situé en tête de mât qui donne les infos de vent). Après une petite sieste, je me lance dans l’installation d’une perche avec l’aérien de spare installé dessus à l’arrière du bateau. Cela me prend aussi quelques heures, je m’épuise à essayer d’installer au mieux le système, tenter de calibrer. Ça ne fonctionne pas, j’ai bien une donnée de vent qui arrive mais c’est complètement aléatoire et ne peut pas du tout faire fonctionner le pilote en mode vent. Je me contenterais du mode compas pour le moment. Vu mon état, je ne me sens pas la force de monter au mât même si c’est sûrement la seule solution pour régler le souci.

Au classement de 15H donné en même temps que la météo, je suis, comme je le pensais, dernière au classement. Je suis effondrée… je me sens extrêmement nulle. Honnêtement, je veux tout arrêter. Mon erreur avec le spi m’a épuisée et maintenant je pense que je vais être dernière jusqu’à la fin, que je n’arriverais jamais à rattraper les copains. Tout ça pour une cocotte dans un spi lors d’un empannage, une manœuvre que j’ai pourtant répété des dizaines de fois depuis 2 ans.

Parfois des moments difficiles

Ma déprime ne dure pas longtemps, je me rappelle ces mots « positive, active, battante ». Et la phrase de Loïc Peyron que Camille m’a partagé lors d’une discussion à la VHF : « Quand on a le luxe de choisir ses souffrances, on n’a pas le droit de s’en plaindre. » Je me reprends donc en main : une douche façon mini, un peu de musique et c’est reparti. Juste après que j’ai retrouvé le moral, j’entends Zaï-Zaï, un bateau accompagnateur, à la VHF. Il appelle mes potes PO, Cyril et d’autres. Je me dis que je ne suis pas si loin des autres malgré ma position de dernière. J’essaie de les joindre mais pas de réponses.

Extrait du journal de bord // JOUR 6 – 03 novembre 2021

« Je m’accorde une douche avec shampoing et je me donne un nouvel objectif : être au moins avant-dernière au prochain classement. Je vais naviguer le plus propre possible et rester concentrée. »

RESTER MOTIVEE, NAVIGUER EN MODE DEGRADE

Un petit oiseau vient me rendre visite dans la nuit, c’est un pétrel tempête. Il n’a pas l’air en forme, je lui propose un peu d’eau mais il semble effrayé. Il rampe jusqu’au bord du cockpit et se jette dans la mer. Trop triste… je crois qu’il préférait rejoindre la mer plutôt que d’être avec Minus et moi !

Extrait du journal de bord // JOUR 7 – 04 novembre 2021

 « 15H  TU –  Avant-derjos ! Objectif atteint. Il ne faut rien lâcher. »

« 20H03 TU – J’ai du mal à dormir, le mode compas dans des vagues, c’est pas top. »

Voilà un de mes grands regrets, le fait de ne pas être montée au mât plus tôt. Au début le bateau est à peu près gérable sans le mode vent mais une fois que la mer a commencé à se former, ça ne marchait plus bien du tout.

Ensuite, c’est mon GPS qui a lâché. Comme pour l’arien, la panne était d’abord aléatoire puis ça s’est complètement arrêté pour ne revenir que de temps en temps. En soit, ce n’était pas dramatique car je pouvais avoir ma position (latitude et longitude) avec d’autres instruments et donc je pouvais reporter ma trace sur une carte papier mais ça ne facilite pas la tâche pour la stratégie.

Je donne tout pour remonter un peu et essayer de retrouver des concurrents. On n’est qu’à la moitié de la course, rien n’est joué.

Le soir du 09 novembre, je croise mon pote Nicolas Guibal ! Ça fait plus d’une semaine que je n’ai parlé à personne. Que ça fait du bien de pouvoir discuter avec quelqu’un. Lui me dit qu’il est content de se retrouver un peu seul après avoir été avec un groupe de bateaux plusieurs jours d’affilée et il tombe sur moi qui lui tient la grappe. Le lendemain matin, je profite qu’il y ait Nico pas loin, pour tenter une montée au mât pour peut-être solutionner mon problème d’aérien. Je monte à peine à 2 mètres et je suis déjà en panique, ça bouge trop, je me cogne partout, je trouve l’opération vraiment périlleuse. Je pense que si je n’avais absolument pas eu le choix, je serais peut-être montée mais là, je n’y arrive pas, c’est au-dessus de mes forces. Je me dis que ça fait déjà 8 ou 9 jours que je suis en mode compas et que je m’en sors, je peux continuer comme ça… Ce que je n’ai pas pris en compte à ce moment-là, c’est que je ne suis qu’à mi-chemin et que pour l’instant, les grains ne sont pas très forts ni très fréquents et la mer dans un état encore raisonnable.

IRREGULARITE DES ALIZES + PUISSANCE DES GRAINS + PAS D’AERIEN = PAS DE DODO

Les jours suivants vont être de plus en plus difficiles car l’alizé devient plus capricieux. Le vent moyen n’est pas fort du tout mais les grains, eux, le sont. Même sans nuages, l’alizé n’est pas un vent régulier. On me l’avait dit mais je ne pensais pas que ce serait tant que ça et je ne pensais pas le subir à ce point. La direction du vent change tout le temps et sa force aussi. Je peux de moins en moins dormir… la fatigue commence à s’accumuler sérieusement. Et comme dit le coach Julien fatigue = dépression.

Extrait du journal de bord JOUR 15 // 12 novembre 2021

« 06H23 – Vent très irrégulier même quand pas de grains. Mer courte désagréable. C’est très compliqué de naviguer en mode compas dans ces conditions. Le vent change constamment. J’étais partie faire une sieste car je ne voyais aucun nuage. Au bout de 10 minutes, le bateau part au tas violemment. Je sors dehors, il y sûrement 25 nœuds alors que c’était quasiment pétole depuis plusieurs heures, le spi tire fort et claque. Au bout de quelques temps, je réussis à remettre le bateau à plat et affale le spi en catastrophe. Jamais fait un départ au tas aussi violent. J’espère que les grains vont être un peu moins nombreux aujourd’hui. Ces conditions sont usantes. »

Au classement du 13 novembre, je suis 52ème. J’ai remonté une dizaine de places mais je suis dans un état second. J’ai pris mon premier vrai gros grain dans la nuit. N’ayant pas d’anémomètre, je ne sais pas ce qu’il y a eu comme vent mais je pense plus de 40 nœuds car je n’avais jamais connu de vent aussi fort en mini. Plutôt impressionnant. J’étais prise dans un nuage énorme, je ne voyais plus rien, la pluie tombait fort et dru. Heureusement, j’avais eu le temps d’affaler et je n’avais plus qu’un petit bout de grand-voile à poste. Pas de casse donc.

Grains et mer formée

Malgré que ce soit difficile, il y a toujours ce moment magique dans la journée : le coucher de soleil. Aves le ciel d’alizé, le ciel prend des couleurs vraiment particulières. C’est toujours ce moment que je préfère : m’installer à la barre avec de la bonne musique ou un bon podcast dans les oreilles et tout simplement kiffer !

Lever de soleil au milieu de l’océan Atlantique

AFFALER POUR SE PRESERVER

Au fur et à mesure que je me rapproche de la Guadeloupe, la mer et le vent deviennent plus forts, on commence à faire des surfs de malade avec Minus, plutôt impressionnant, « c’est ça qu’on veut ! ». Ça ne dure pas longtemps mais c’est assez fou. Je dors très peu, désormais les siestes ne durent pas plus de 5 minutes. Pour faire plus, je suis obligée d’affaler le spi. Je trouve un compromis qui est de mettre le petit spi (code 5) et de faire une route un peu plus près du vent. Ce petit spi stabilise un peu le bateau et me permet de faire quelques siestes. Sur les 3 ou 4 derniers jours il y a toujours au moins 1 heure où j’affale le spi et met plusieurs ris pour pouvoir faire plusieurs siestes de 20 minutes d’affilée. Ça me fait trop de peine de devoir faire ça mais je suis obligée si je veux me reposer. Le signal pour affaler : le début des hallucinations. Quand la fatigue est trop importante, on commence à avoir des hallus, d’abord auditives puis visuelles… N’ayant pas tellement envie de m’échouer sur la Guadeloupe en arrivant, je me suis dis que dormir serait quand même bien. J’ai fait ça en sachant que je perdais de nouveau des places. Tant pis, arriver 50ème ou 60ème, ça ne changera pas grand-chose ! Par contre tomber à l’eau ou s’échouer, ce serait plus embêtant.

LES DERNIERES SURPRISES DE L’ATLANTIQUE NORD : SARGASSES, DCP ET CHALUTAGE

Sur la fin, j’ai aussi quelques bancs de sargasses, histoire de connaître toutes les joies d’une transat. Des algues qui prennent un malin plaisir à se coincer dans la quille et les safrans et ralentissent voire stoppent net le bateau. Plusieurs solutions pour s’en débarrasser : partir au tas volontairement, utiliser la corde à nœuds ou encore faire des 360°. C’est en général cette dernière méthode qui était la plus efficace pour mon petit bateau.

Check algues sous le bateau

Pour le dernier jour de navigation, je m’offre un petit chalutage de spi dans un grain : C’est le dernier jour alors je fais la maligne, je veux aller vite. Il y a un grain qui arrive mais bon il n’est pas si gros celui-là, ça devrait passer. Je n’affale pas. Bon bas, ça n’a pas loupé. Je suis partie au tas, jusque là rien d’anormal puisque ça m’arrive 15 fois par jour, par contre plus embêtant, je n’arrive vraiment plus à redresser le bateau couché et le spi claque très fort, je vois que ça tire sur le mât. Il a beau être neuf, ça commence à devenir critique cette histoire. Je tente donc de l’affaler alors que je suis au tas. Pas forcément l’idée du siècle. Je lâche l’amure en tentant de l’attraper, ça part vers l’arrière du bateau et tire encore plus fort !! Bon je lâche la drisse et attrape l’écoute pour affaler par là. Le spi se met entièrement dans l’eau à l’arrière du bateau. J’attrape le couteau de sécurité sous la barre et le met juste au-dessus de la drisse au niveau du piano. Arf quand même une belle drisse comme ça… toute neuve Ino-Rope offerte par mes amis Victor et Ophélie… ce serait quand même dommage. C’est vraiment cette réflexion que j’ai eu dans ma tête.

Bon allez je retente : j’attrape l’écoute et je tire de toutes mes forces en criant très fort aussi. Je réussis finalement à le remonter entièrement sur le bateau par le tableau arrière, intacte mais gorgé d’eau. Je suis trop contente ! Youpi ! J’ai réussi.

Le mardi 16 novembre donc, c’est le dernier jour. Des grains, des sargasses, des DCP (Dispositif de Concentration de Poissons), de la mer formée. Le lendemain de mon arrivée, je croise Henri, équipier sur Toketa, un bateau accompagnateur qui n’était pas loin de moi et qui me dit que nous avons eu un grain à 50 nœuds ! Je me doutais que ça avait été fort mais je ne pensais pas à ce point. Et sans girouette, impossible de savoir quel vent j’avais. Leur mât est plus haut donc donne des valeurs plus élevées que la réalité mais quand même… a priori c’était un peu costaud.

CA Y’EST, JE SUIS DE L’AUTRE COTE

Enfin, le soir, je vois les lumières de la Désirade apparaître ! C’est le 19ème jour de course.  Quel truc de fou, je vois la terre. Je n’en reviens pas, je suis de l’autre côté. Je n’ai parlé à personne depuis un bon moment. Je vais bientôt retrouver mes proches. L’émotion est déjà immense.

Un peu délicat de se rapprocher des côtes sans mon GPS, je sors le GPS de secours dans lequel j’ajoute des waypoints, je ne l’ai jamais utilisé mais ça marche bien.

A 1 mn de la ligne d’arrivée, un bateau à moteur avec toute ma famille vient m’accueillir. Ça fait tellement plaisir ! Je sens l’odeur de la terre ! C’est fou, vraiment. Rien que de décrire ce moment, j’en ai les larmes aux yeux. Ensuite, c’est l’organisation qui arrive, projecteur, flashs d’appareils photos, ça surprend après autant de temps seule ! Et puis c’est le passage de la ligne. Ça y’est j’y suis, je suis arrivée à Saint François. J’ai traversé l’Océan Atlantique en solitaire, sans assistance ni communication sur mon petit Minus. Ce que je pensais être un rêve est devenu réalité. Alors oui, pas avec le classement que j’espérais mais ça n’est pas le plus important. D’avoir vécu moi-même cette expérience, je suis encore plus admirative de tous ces marins qui participent à la Solitaire du Figaro, le Vendée Globe et d’autres courses tout en restant performant.

Passage de la ligne d’arrivée à Saint-François

Ensuite, un zodiac me prend en remorque et on entre dans le chenal. Je découvre un endroit plein de palmiers, plus on entre dans la marina, plus j’entends de bruit. Des gens m’applaudissent sur leur balcon et sur les premiers pontons. Et puis j’entends des bruits de pétards. On rentre dans la panne et là je vois vraiment plein de monde. Je pensais qu’il y avait une fête sur le village de la mini transat, je ne comprenais pas du tout que c’était pour mon arrivée, sincèrement. Quel accueil ! Il n’y a que les ministes pour faire ça ! Vous êtes vraiment des tarés ! Il y a aussi mon amoureux, tous les copains, ma famille (même ma grand-mère a fait le voyage), c’est tellement d’émotions, complètement dingue. Cette arrivée fait oublier les galères. Je ne trouve pas les mots pour décrire ce moment, c’était vraiment génialissime. J’ai envie de prendre tout ce monde dans mes bras. Je ne peux pas tous vous remercier un par un d’avoir été là à ce moment tellement vous étiez nombreux mais merci merci merci. Beaucoup trop d’amour et de folie. Ce moment est gravé à jamais dans ma mémoire.

Bien-sûr avant d’avoir le droit à quoi que ce soit, je suis obligée de boire un planteur cul-sec. Ça pique ! 

L’accueil ponton

Finalement, j’aurais mis 18 jours, 13 heures et 36 minutes pour boucler le parcours de 2700 milles entre Santa Cruz et Saint-François.

Les jours qui ont suivi ont alterné entre plages, moments en famille, rangement du bateau, logistique cargo retour pour enfin laisser la place à 10 derniers jours de vraies vacances à visiter (un peu) la Guadeloupe mais aussi les Saintes et Marie-Galante. Quelle chance d’avoir pu voir toutes ces choses, cette beauté et avoir vécu un été interminable. Aujourd’hui, je suis rentrée à La Rochelle, il pleut, il fait froid, il faut revenir à la réalité.

Prochain rendez-vous : remise des prix au Nautic le 11 décembre à Paris.

J’ai fait quelques images de cette étape, je ferais une vidéo mais ça va prendre pas mal de temps. Je vous tiendrais au courant !

Merci à la classe mini et à tous les organisateurs, c’était au top.

Merci à tous les partenaires qui ont permis cette aventure avec leurs moyens plus ou moins importants. Sans eux, rien de tout ça n’aurait été possible. J’espère avoir réussi à partager au mieux cette aventure avec vous et j’espère que ce ne sera pas la dernière.

Merci aussi à Damien Garcia qui m’a aidée sur la préparation mentale. J’ai progressé sur ce sujet mais j’ai encore beaucoup à faire ( :

Merci à Thibault, Manon, Nicolas pour la communication pendant que j’étais sur l’eau. C’était top !

Merci à tous les copains et famille qui m’ont écrit tout pleins de mots que j’ai pu lire tout au long de mon voyage. Ca m’a vraiment aidée à garder la pêche en toutes circonstances.

Cet article a 1 commentaire

  1. bonjour Hélene ,
    Bravo pour les moments difficiles.
    Anaïs

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